Les premières solutions d'applications réparties ont permis l'échange standardisé de données entre systèmes hétérogènes. Néanmoins, bien que ces technologies soient fiables et matures, elles n'arrivent plus aujourd'hui à répondre à la technicité imposée par les nouvelles applications Web qui réclament un échange de données, non plus dans un environnement privé et sécurisé comme par le passé, mais à travers Internet tout entier. C'est ainsi que sont nés les Web Services avec la mission de permettre l'interopérabilité entre applications hétérogènes à travers Internet.
Les Web Services, malgré le fait qu'ils soient encore très récents, ont tout de même réussi à atteindre un certain stade de fiabilité qui leur permet aujourd'hui de constituer la base de la majorité des applications et sites Web complexes. Une lacune importante perdure néanmoins toujours car bien qu'ils soient capables de lire les données qu'ils échangent, ils sont encore incapables de les comprendre. C'est donc pour combler ce manque de compréhension que les premières recherches dans le domaine du Web sémantique ont débuté avec l'objectif d'apporter une description sémantique des données échangées afin de les rendre intelligibles par les machines.
Bien que ces technologies sémantiques soient encore pour la plupart en phase d'élaboration ou de test, quelques solutions commencent déjà à voir le jour. Il est évidemment encore un peu tôt pour pouvoir en évaluer les réelles capacités, mais elles nous permettent d'ores et déjà d'entrevoir le futur paysage du Web. En effet, il est impensable que ces technologies sémantiques n'en fassent pas partie tellement les possibilités annoncées semblent prometteuses. Il est par contre très peu probable que le Web tout entier soit sémantisé car ce chantier serait non seulement quasiment irréalisable, mais en plus de cela il n'aurait que très peu d'intérêt car beaucoup d'applications n'auront pas besoin de cette description sémantique pour fonctionner.
Nous pouvons donc conclure que le Web du futur sera bel et bien sémantique et qu'il y'a même de grandes chances pour que les premiers raisonnements intelligents ne tardent pas à faire leur apparition. Cela semble d'autant plus vrai qu'en principe de nombreux professionnels devraient soutenir l'intégration de cette sémantique au sein de leurs applications car elle leur permettra de valoriser encore davantage leurs données à travers des ontologies métiers spécifiques. Il faut tout de même prendre en considération que cette interopérabilité intelligente, même si elle devient parfaitement fonctionnelle, mettra comme toute technologie informatique, un certain temps pour atteindre le grand public. Nous serons alors en principe à ce moment là, à l'aube de la prochaine version du Web, c'est-à-dire théoriquement le Web 3.0.